Quels sont les styles de Leadership ?

par Dr Sèna John Ahyee | 28 Dec, 2022 | Capital Humain Alternative image

Le leadership est une dimension centrale du management et du pilotage d'entreprise. En effet, le succès d’un projet entrepreneurial repose bien souvent sur la capacité du porteur de projet à créer une dynamique de réussite avec ses parties prenantes. Il ou elle doit donc mettre en œuvre assez tôt des principes de leadership. Ces principes, nous les mobilisons souvent dans nos missions de formation et conseil en gestion et management. Nous proposons de vous présenter dans cet article les différentes approches du leadership, ainsi que leurs avantages et inconvénients respectifs. 


LES DIFFERENTS APPROCHES DU LEADERSHIP


Le travail scientifique du psychologue et sociologue Kurt Lewin et son équipe à la fin des années 1930 donnent une première typologie des styles de leadership. Cette première typologie qui va marquer durablement ce champ d’étude distingue 3 styles : le style autocratique (autoritaire), le style démocratique (participatif) et le style permissif (laissez-faire). 

 

Les 3 styles historiques de leadership


Avant de présenter les formes de leadership, petit retour sur le sens du concept de « leadership ». 


On peut convenir que le leadership est l’art du leader. La figure du leader apparait dans un contexte où un groupe social doit répondre à une ou plusieurs attentes. Dans ce contexte, le leader est celui qui guide le groupe, obtient un résultat sur la conduite des membres du groupe, communique sa vision, crée une dynamique collective, génère un changement significatif dans le comportement des autres


Dans le leadership autocratique, le leader prend seul toutes les décisions sans apports des autres membres du groupe. Il définit clairement ses attentes, donne les directives, précise quand et comment elles doivent être réalisées. Dans cette forme de leadership, il y a une séparation très claire entre le chef / leader et les subordonnés/ collaborateurs.

Le leadership autocratique ne favorise pas la créativité. C’est une approche adaptée aux situations qui ne nécessitent pas de créativité, où peu de temps est accordé à la prise de décision, où le leader est le membre le plus compétent. Il faut reconnaitre l’intérêt de cette approche dans les contextes où seule la productivité compte. Le défaut principal de cette approche est qu’elle conduit au désengagement des autres membres du groupe qui ne se sentent pas valorisés. Ce leadership peut conduire à un turnover élevé au sein du groupe. La forme utilisée par le leader pour l’exercice de son autorité peut accélérer ce phénomène. 


Dans le leadership démocratique ou participative, le leader consulte et dialogue avec les membres du groupe avant de décider. Il encourage les membres du groupe à participer à la recherche de solutions communes. Le leader récompense la participation des membres du groupe. De ce fait, les membres se sentent plus valorisés et plus motivés. Cette approche génère plus de créativité et donne plus de stabilité au groupe. L’engagement important des acteurs dans la recherche de solutions contribue à la performance du groupe. 

Cette approche apparait pertinente dans des contextes où la créativité, l’agilité, l’innovation sont très importants pour le succès organisationnel. Pour qu’elle donne tout son potentiel, il faut aussi que le groupe soit composé de personnes qualifiées, aptes à produire une analyse pertinente de la situation et à fournir des recommandations adaptées. 


Dans le leadership permissif ou « laissez-faire », tout en apportant ses compétences, le leader laisse la décision au groupe. Cette approche peut vite conduire à des débats interminables et à une faible productivité. 

Cette approche est pertinente dans le cadre d’un groupe composé d’experts confrontés à des problématiques complexes. Dans ce contexte, le leader joue surtout un rôle de garant des décisions prises par le groupe et d’arbitre dans le processus de prise de décision. 

 

Une multitude de typologies du leadership 


Sur la base de cette typologie initiale, de nombreuses classifications des styles de leadership vont émerger. Elles vont contribuer à l’enrichissement de la figure du leader. 


Ainsi, en 1961, Rensis Likert propose une grille qui identifie 4 styles de leadership : 

  • le leadership autoritaire, exploiteur et despotique où le leader utilise les menaces et les sanctions pour faire exécuter ses directives ;
  • le leadersjip autoritaire, paternaliste et bienveillant où le leader prend les décisions et s’assure via un système de récompenses qu’elles sont exécutées ;
  • les leaderships consultatif (politique de consultation) et participatif (large participation de tous au processus décisionnel) qui sont des déclinaisons du style démocratique de Lewin.


En 1964, la grille de Robert Blake et Jane Mouton propose 5 styles de leadership qui reflètent l’intérêt que le leader porte aux personnes et aux activités. 

Ils distinguent : 

  • le leadership autocratique focalisé sur l’exécution des tâches et valorise peu les collaborateurs ;
  • le leadership paternaliste où le leader se préoccupe essentiellement des tâches mais construit des relations de travail favorables avec ses subordonnés ;
  • le leadership démocratique où le leader s’intéresse autant à l’aspect humain qu’à la tâche, en mettant l’accent sur le travail en équipe ;
  • le leadership collégial où les membres du groupe sont collègues ou associés, dans lequel autonomie, loyauté, esprit d’équipe sont des éléments importants ;
  • le leadership nonchalant qui se rapproche au laissez-faire chez Lewin, où le leader est indifférent aux tâches à accomplir par les subordonnés.


En 1969, Paul Hersey et Kenneth Blanchard parlent de leadership situationnel. Pour eux, une même personne (leader) peut exercer plusieurs styles de leadership selon le contexte ou la situation. On retrouve les styles directif (S1) et persuasif (S2) qui se focalisent sur la tâche à réaliser avec plus ou moins d’importance accordée à la dimension relationnelle. Les styles participatif (S3) et délégatif (S4) se focalisent sur la montée en compétence des membres pour travailler de façon plus autonome. 


En 1970, Robert Greenlaf met l’accent sur leader serviteur qui met en œuvre l’écoute, l’empathie, la guérison émotionnelle, la conscience, la persuasion, la conceptualisation, la prévoyance, l’intendance organisationnelle, l’engagement envers le développement des autres et le renforcement de la communauté. 


Warren Bennis et Burt Nanus parlent en 1985 de leadership transformationnel. Le leader présente ici des aptitudes à : élaborer une vision séduisante de l'avenir, faire partager cette vision, à susciter la confiance, à se réaliser en ayant confiance en soi. 

De nombreux autres portraits et attributs sont associés à la figure du leader. 


Au-delà de toutes ces descriptions, l’intérêt pour un entrepreneur est d’identifier le style de leadership à adopter selon les circonstances pour optimiser son pilotage d'entreprise.


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Dr Sèna John Ahyee

Sèna est Docteur en Sciences de Gestion de l'Université de Montpellier et consultant en pilotage d'entreprise. Il enseigne depuis une dizaine d'années la comptabilité, le contrôle de gestion, le management, la RSE à l'Université et dans de nombreuses écoles de Commerce. Comme consultant, il réalise des études économiques et accompagne les entrepreneurs et chefs d'entreprise dans la mise en place de systèmes de pilotage.

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